Aller au contenu

Page:Pascal - L’Endymion, 1657.pdf/20

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
6
ACTE I.

Pourſuivons nos deſſeins pieux,
Puiſqu’ils plaiſent à ma Diane ;
Et ne penſons plus deſormais,
À ce langage chimerique :
Quittons ce penſer fantaſtique,
Et ſoyons le meſme à iamais :
Rendons ſans fin des vœux à cet obiet celeſte,[illisible]
Si ma raiſon le veut, ma bouche le proteſte.

Mon ame s’en eſt fait reſous-toy ſi tu veux,
De luy continuer tes deuoirs & tes vœux :
Nous en verrons la fin, allons ſur cette roche,
Ie vois finir le iour, & la nuit qui s’approche :
Mon bel Aſtre luyra, mais le iour cependant,
A perdre la clarté me ſemble vn peu bien lent.
Maintenant le Soleil m’eſt moins cher que la Lune ;
Sa brillante clarté ſans ceſſe m’importune :
Mais gardons d’offencer ce miracle des Dieux :
Le Frere de Diane, & qu’elle ayme le mieux.
N’importe toutefois, Diane eſt ma Deeſſe,
Et la nuit s’approchant, ce bel Aſtre s’empreſſe
A contenter mes yeux… Mais Dieux ! quelle clarté
Vient eſclairer ces lieux, quelle eſt cette beauté ?