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Page:Pascal - L’Endymion, 1657.pdf/70

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ACTE IIII.
STENOBE’E.

Hé bien, puis qu’il le faut, & qu’anfin tu le veux,
Ie m’en vays maintenant entourer tes cheueux
De ce triſte bandeau.

Il s’aſſeoit, & Sthenobée luy met le bandeau &[illisible] la couronne de fleurs, & quelques rubans que les[illisible] Filles luy attachent en attendant qu’il leue les yeux[illisible] au Ciel.

ENDYMION.

De ce triſte bandeau. Puiſqu’il faut que ie meure,
Deſcends grande Deeſſe, & fais haſter cette heure,
Qui doit finir mes iours pour la gloire des tiens,
Que ne finis tu donc le triſte cours des miens ?
Tu dois…

STENOBE’E.

Tu dois… Diane, hé quoy ſeras tu triomphante ?
Verray ie le moment de ta cruelle attente
Finir comme tu veux, ſevere Deité ?
N’eſtoit ce pas aſſez de ſa captiuité ?
N’eſtoit ce pas aſſez qu’il fuſt chargé de chaiſnes,
Et viure quelque temps ſous nos loix inhumaines ?
Du moins i’aurois taſché par vn trait de pitié,
Ou pour dire de plus, par ma pure amitié,
A rompre les liens de ce triſte eſclauage ?

ENDYMION.

Non, non, Diane doit avoir cet avantage :
Enfin elle eſt Deeſſe, il luy faut obeyr :
Sthenobée, il eſt vray, ce ſeroit la trahir,
Et meſmes tous les Dieux, de rompre leurs couſtumes.
Et tout ce que tu dis, & ce que tu preſumes,
Ne peut bannir l’effet de ce pieux deſſein :

STENOBE’E.

Cruel Endymion, ſi mon eſpoir eſt vain,