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Page:Pascal - Pensées, 2e édition G. Desprez, 1670.djvu/219

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[§] Si Jésus-Christ n’était venu que pour sanctifier, toute l’Écriture et toutes choses y tendraient, et il serait bien aisé de convaincre les infidèles. Mais comme il est venu in sanctificationem et in scandalum[1], comme dit Isaïe, nous ne pouvons convaincre l’obstination des infidèles : mais cela ne fait rien contre nous, puisque nous disons, qu’il n’y a point de conviction dans toute la conduite de Dieu, pour les esprits opiniâtres, et qui ne recherchent pas sincèrement la vérité.

[§] Jésus-Christ est venu, afin que ceux qui ne voyaient point vissent, et que ceux qui voyaient devinssent aveugles : il est venu guérir les malades, et laisser mourir les sains ; appeler les pécheurs à la pénitence et les justifier, et laisser ceux qui se croyaient justes dans leurs péchés ; remplir les indigents, et laisser les riches vides.

[§] Que disent les Prophètes de Jésus-Christ ? Qu’il sera évidemment Dieu ? Non : mais qu’il est

  1. Et il sera un sanctuaire, mais aussi une pierre d’achoppement. Is. 8, 14.