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Page:Pascal - Pensées, 2e édition G. Desprez, 1670.djvu/302

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l’Écriture comme les Catholiques, eussent fait des miracles, et non les Catholiques, on eût été induit en erreur. Car comme un homme qui nous annonce les secrets de Dieu n’est pas digne d’être cru sur son autorité privée ; aussi un homme qui pour marque de la communication qu’il a avec Dieu ressuscite les morts, prédit l’avenir, transporte les montagnes, guérit les maladies, mérite d’être cru, et on est impie si on ne s’y rend ; à moins qu’il ne soit démenti par quelque autre qui fasse encore de plus grands miracles.

Mais n’est-il pas dit que Dieu nous tente ? Et ainsi ne nous peut-il pas tenter par des miracles qui semblent porter à la fausseté ?

Il y a bien de la différence entre tenter et induire en erreur. Dieu tente ; mais il n’induit pas en erreur. Tenter c’est procurer les occasions qui n’imposent point de nécessité. Induire en erreur c’est mettre l’homme dans la nécessité de conclure, et