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Page:Pascal - Pensées, 2e édition G. Desprez, 1670.djvu/330

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me victorieux les entraîne, et les faisant repentir de leur premier choix les rend des pénitents du diable selon la parole de Tertullien ; de même on ne quitterait jamais les plaisirs du monde pour embrasser la croix de Jésus-Christ, si on ne trouvait plus de douceur dans le mépris, dans la pauvreté, dans le dénuement, et dans le rebut des hommes, que dans les délices du péché. Et ainsi, comme dit Tertullien, il ne faut pas croire que la vie des Chrétiens soit une vie de tristesse. On ne quitte les plaisirs que pour d’autres plus grands. Priez toujours, dit Saint Paul, rendez grâces toujours, réjouissez-vous toujours. C’est la joie d’avoir trouvé Dieu qui est le principe de la tristesse de l’avoir offensé, et de tout le changement de vie. Celui qui a trouvé le trésor dans un champ, en a une telle joie, selon Jésus-Christ, qu’elle lui fait vendre tout ce qu’il a pour l’acheter. Les gens du monde ont leur tristesse, mais ils n’ont point cette joie que le monde ne peut donner