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Page:Pascal - Pensées, 2e édition G. Desprez, 1670.djvu/345

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fin de personne, et nous n’avons pas de quoi les satisfaire. Ne sommes-nous pas prêts à mourir ? et ainsi l’objet de leur attachement mourrait. Comme nous serions coupables de faire croire une fausseté, quoique nous la persuadassions doucement, et qu’on la crût avec plaisir, et qu’en cela on nous fît plaisir ; de même nous sommes coupables, si nous nous faisons aimer, et si nous attirons les gens à s’attacher à nous. Nous devons avertir ceux qui seraient prêts à consentir au mensonge, qu’ils ne le doivent pas croire, quelque avantage qui nous en revint. De même nous les devons avertir, qu’ils ne doivent pas s’attacher à nous : car il faut qu’ils passent leur vie à plaire à Dieu, ou à le chercher.

[§] C’est être superstitieux de mettre son espérance dans les formalités, et dans les cérémonies ; mais c’est être superbe de ne vouloir pas s’y soumettre.

[§] Toutes les Religions et toutes les sectes du monde ont eu la raison