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Page:Pascal - Pensées, 2e édition G. Desprez, 1670.djvu/380

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véritablement tous les vices et l’amour de la terre dont la contagion l’infecte toujours durant cette vie, elle achève son immolation et est reçue dans le sein de Dieu.

Ne nous affligeons donc pas de la mort des fidèles, comme les Païens qui n’ont point d’espérance. Nous ne les avons pas perdus au moment de leur mort. Nous les avions perdus pour ainsi dire dès qu’ils étaient entrés dans l’Église par le baptême. Dès lors ils étaient à Dieu. Leur vie était vouée à Dieu : leurs actions ne regardaient le monde que pour Dieu. Dans leur mort ils se sont entièrement détachés des péchés ; et c’est en ce moment qu’ils ont été reçus de Dieu, et que leur sacrifice a reçu son accomplissement et son couronnement.

Ils ont fait ce qu’ils avaient voué : ils ont achevé l’œuvre que Dieu leur avait donné à faire : ils ont accompli la seule chose pour laquelle ils avaient été créés. La volonté de Dieu s’est accomplie en eux ; et leur