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Page:Pascal - Pensées, 2e édition G. Desprez, 1670.djvu/435

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ment le meurtrier de celui que je reconnais pour mon Dieu, et pour mon Père, qui s’est livré pour mon propre salut, et qui a porté en sa personne la peine de nos iniquités ? Il est juste, Seigneur, que vous ayez interrompu une joie aussi criminelle que celle dans laquelle je me reposais à l’ombre de la mort.

XIII.

Ôtez donc de moi, Seigneur, la tristesse que l’amour de moi-même me pourrait donner de mes propres souffrances, et des choses du monde qui ne réussissent pas au gré des inclinations de mon cœur qui ne regardent pas votre gloire. Mais mettez en moi une tristesse conforme à la vôtre. Que mes douleurs servent à apaiser votre colère. Faites-en une occasion de mon salut et de ma conversion. Que je ne souhaite désormais de santé et de vie qu’afin de l’employer et la finir pour vous, avec vous, et en vous. Je ne vous demande ni santé, ni maladie, ni vie, ni mort ; mais que vous disposiez de ma santé et de ma maladie,