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Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/112

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MON BERCEAU

chapelles remplies de reliques plus ou moins authentiques, de saints et de saintes plus ou moins authentiques eux-mêmes : mais à quoi bon y regarder de si près, pourvu que ça rapporte !

Voici d’abord de grandes affiches qui nous parlent du Miracle de la Sainte-Hostie en 1290 ! Je n’y vois pas d’inconvénient ; puis voici les troncs devant les restes de saint Pierre l’exorciste ! celui qui n’a pas les clefs ; voici le tronc pour le vœu national de Montmartre, concurrence au Chat-Noir, pour les confréries de la bonne mort, ce qui est du dernier gai, puis pour les offrandes de Carême : lait et beurre à la collation, abstinences.

J’ai même remarqué un tronc pour l’entretien de l’église, ce qui est un comble dans cette église infortunée que ses curés laissent tomber en ruine depuis cent ans.

Bâtie sur une ancienne chapelle dédiée à sainte Agnès, la crypte qui a son entrée sur la rue Montmartre, a conservé le nom de la dite sainte et remonterait, dit-on, à la première église ; par un hasard singulier, Saint-Eustache, oubliée par Veuillot dans ses « Odeurs de Paris », a toujours été plus ou moins empoisonnée par des parfums violents qui lui retirent bon nombre de fidèles au nez délicat.

Pendant la Révolution, les dames de la Halle y