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Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/251

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le bon vieux temps

ciaux qui venaient à Paris pour la fête de la Fédération, de manière à les mettre en garde contre les périls qui les menaçaient de toutes parts.

« Au Palais-Royal, dans ce lieu qui fut le berceau de la Révolution, le rendez-vous constant des patriotes pendant longtemps ; dans ce lieu charmant où le plaisir va vous attirer, il existe des repaires affreux où, sous l’espoir d’une fortune incertaine et balancée par la ruse, des brigands vous attirent ou des femmes… vous entraînent sous les verrous de trois épaisses grilles de fer, au milieu des poignards ; à chaque porte de ces tripots, où les malheureux étrangers, heureux encore de ne pas y perdre la vie, laissent sur une table, à la merci des fripons qui l’entourent, leur fortune, des hommes gagnés pour ce métier infâme se promènent et vous invitent à monter pour une bonne société. On vous distribuera des cartes pour des concerts, pour des clubs ou des festins agréables. Rejetez, repoussez loin de vous ces appels dangereux.

Vos parents, vos épouses vous ont envoyés au milieu de nous pour célébrer la fête de la liberté conquise et vous préparer encore à la défendre ; que ces jours ne soient pas empoisonnés par des regrets. Si les magistrats du peuple ne peuvent détruire complètement ces cavernes affreuses, au