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Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/265

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les originaux

pour le beau sexe, comme l’on disait encore à cette époque. On était à la veille de la Révolution et la décadence se manifestait aussi bien dans les individus que dans les mœurs dissolues du temps.

Mais celui qui est resté le plus légendaire au Palais-Royal, c’est évidemment Chodruc-Duclos, le Diogène moderne, comme disent les biographies ; né à Bordeaux approximativement, entre le règne de Louis XIV et celui de Louis XVI, cet excentrique est mort à Paris seulement en 1842 : c’est presque un contemporain.

Je ne retracerai pas sar vie ici, tout le monde l’a lue dans les recueils d’anas ou dans les almanachs.

Après avoir été Duclos le superbe à Bordeaux et y avoir mené grand train, grâce à l’argent de ses maîtresses, ce qui dénotait une grande largeur de vue et une absence absolue de préjugés ; après avoir eu toutes les aventures politiques que l’on sait et n’avoir pas été récompensé suivant ses mérites, à son idée, cet homme étrange vint passer les dernières années de sa vie sous les galeries du Palais-Royal.

En haillons, sordide, sale, immonde, graisseux, crasseux, puant, ses vêtements n’étant qu’une écumoire qui laissait voir partout sa peau, Cho-