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Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/286

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mon berceau

forces des vagues de la mer comme moteur pour élever l’eau dans les marais salants, les machines d’irrigation, une machine hydraulique sans piston ni soupape, les ballons-télégraphes, le baromètre en fer, un électromètre, un hydromètre et un pyromètre, et enfin le fameux crayon artificiel.

On était en 1794, la guerre venait d’être déclarée à l’Angleterre qui possédait le monopole du graphite de la seule mine de Borrowdale, dans le Cumberland ; comment faire pour donner des crayons à nos officiers, à nos ingénieurs ?

Comme toujours, on s’adresse à Conté qui crée une substance propre à remplacer la plombagine anglaise ; son crayon — excellent et à bon marché — était inventé, et il fallut le forcer pour prendre un brevet.

Cette découverte, remontant au mois d’avril 1794, est donc bien encore purement française, quoi qu’aient pu dire nos rivaux.

Je ne veux pas allonger outre mesure cette simple note.

Usé par l’excès de travail, Conté mourait d’un anévrisme le 15 frimaire an XIV (6 décembre 1805), âgé seulement de 50 ans et 4 mois.

Si le lecteur veut des détails sur la fabrication si curieuse des crayons Conté, sur les gammes chromatiques de leurs couleurs, sur la façon victorieuse avec laquelle ils luttent contre la