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Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/352

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mon berceau

compagnie, mais vous n’allez point à domicile et encore moins aux Halles à 4 heures du matin.

Ça ne fait rien, réplique-t-elle, je ne veux pas de transports en commun dans Paris, en vertu de mon monopole. En vérité, ce serait à pouffer de rire, s’il n’y avait pas tant d’intérêts sacrés — ceux des humbles — menacés par ces prétentions funambulesques.

Attendez, ce n’est pas tout, une voiture cueille les gosses pour les conduire au lycée, le matin de porte en porte, et les rendre le soir à leurs respectives familles, c’est encore du transport en commun, les omnibus interviennent et mettent le holà !

Un monsieur meurt et sa famille veut le faire transporter en dehors des fortifications dans une longue voiture ad hoc, la compagnie universelle, générale et géniale des omnibus intervient encore, car il y a dans le coupé, par-devant, un prêtre, un enfant de chœur et la veuve du défunt : c’est du transport en commun au premier chef cela, mossieu, vive le monopole, que le macchabée voyage seul ou sinon, moi, compagnie des omnibus, je m’y oppose.

N’allez pas répliquer par les convenances, le respect dû aux morts, la famille, la religion, la liberté de chacun… et le monopoles des transports en commun, qu’en faites-vous ? Si vous l’oubliez,