Aller au contenu

Page:Paul Vibert - Mon berceau, 1893.djvu/361

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
356
LA CAISSE D’ÉPARGNE

peuvent pas continuer à donner 3.25 0/0 quand la rente française rapporte à peine 3.12 0/0.

Si les fonds des caisses d’épargne, pouvant être retirés du jour au lendemain, sont un danger pour l’État, comme on l’a dit souvent, en temps de crise, n’a-t-on pas doublé ce danger en créant les caisses d’épargne postale et en provoquant l’épargne à s’accumuler ainsi ?

Redoutable question, car si l’épargne est bonne et excellente en elle-même, convient-il de la diriger, de la canaliser, de l’absorber uniquement au profit de nos fonds d’État et au détriment, par action réflexe, de l’industrie, des affaires ?

N’est-ce pas stériliser gratuitement l’épargne et l’empêcher à tout le moins, de donner tout ce qu’elle pourrait donner, si elle venait féconder les grandes entreprises nationales dues à l’initiative privée, comme Paris port de mer, le canal des Deux Mers ou le Transsaharien, par exemple ?

Mais, au fait, est-ce bien le moment de résoudre ainsi un pareil problème, dans une simple chronique ? je ne le pense pas et dans le doute je m’abstiens.