Aller au contenu

Page:Paul Vibert - Pour lire en bateau-mouche, 1905.djvu/177

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 150 —

de secrets l’un pour l’autre, celui-ci sachant toujours la pensée de celle-là, et réciproquement.

Je sus aussi qu’ils avaient toujours les mêmes besoins, les mêmes désirs en même temps — heureusement !

— Et les jumeaux qu’ils avaient épousés et qui n’étaient point soudés, dis-je à un ami intime, avaient-ils aussi une volonté, un désir unique ?

— Évidemment non.

— Alors ?

— Ils n’avaient qu’à écouter et à se soumettre à la volonté de leurs conjoints.

— Ça ne m’amuserait guère.

— C’est une affaire d’appréciation ; il y a un vieux proverbe qui dit que plus on est de fous, plus on rit.

— Vous croyez ?

— J’en suis convaincu.

— Mais si un veut divorcer ?

— Ils ne le pourront qu’ensemble.

— Mais certainement le jeune homme ou la jeune fille, qu’ils ont épousés, ne mourront pas ensemble ; alors il restera un ménage à trois, forcément. Ce sera atroce pour Martin ou Martine, veuf ou veuve. N’est-ce pas votre avis ?

— Sans aucun doute.

— Vous me laissez rêveur.

— Et puis, tenez, voulez-vous que je vous dise ? Je vous ai conté l’histoire véridique de mes amis Martin et Martine, le frère et la sœur siamois, soudés et collés ensemble et de leur heureux ma-