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Page:Paul Vibert - Pour lire en bateau-mouche, 1905.djvu/183

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qu’ils pensent, tout comme les frères Siamois et les deux jeunes ménages dont je parlais tout à heure. Comme l’on voit tout devient très simple ; cependant il paraît que ça ennuie les deux fiancées, qui doutent ainsi du secret professionnel de l’alcôve, malgré les assurances de leurs futurs époux.

Enfin chose invraisemblable, mais cependant authentique, le gouvernement de leur État a voulu les nommer facteurs ruraux, sous prétexte que ça irait plus vite, celui d’en bas servant les lettres au rez-de-chaussée et celui d’en haut servant en même temps les lettres au premier étage avec ses pieds ! Étant donnée leur adresse de véritables quadrumanes, que dis-je, de véritables octomanes, la trouvaille était géniale dans un pays où il n’y a pas de concierge !

On doublait même les appointements, mais très dignement ils ont refusé et puis Saint-Louis va faire leur fortune.

Mais n’est-ce pas que l’histoire de ces deux frères Siamois Américains n’est pas banale et qu’elle méritait bien la peine de vous être contée, même après celle des deux jeunes ménages, d’ailleurs également américains.

Décidément les Siamois n’ont qu’à bien se tenir, s’ils ne veulent pas perdre un record qui les avait rendus plus célèbres que leurs éléphants eux-mêmes !