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Page:Paul Vibert - Pour lire en bateau-mouche, 1905.djvu/194

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sagères va tout de même être heureux, grâce à elle !

Cependant je voulais avoir des explications complémentaires sur la fameuse invention du docteur américain ; je lui écrivis que je croyais que, bien avant lui, d’autres personnes avaient vraiment trouvé le remède contre l’amour, suivant d’ailleurs en cela, les lois qui leur étaient fournies par la nature même.

— C’est vrai, me répondit-il, vous avez raison, mais le procédé un peu trop brutal répugne vraiment au monde moderne et seules les fameuses coquettes du grand monde #obstinent à y recourir, sans se douter que pour elles neuf fois sur dix cela équivaut à un arrêt de mort. Je laisse de côté la chapelle Sixtine !

Voilà pourquoi je vaccine ceux qui redoutent le microbe de l’amour avec une injection de nénuphar, ce qui réussit toujours admirablement, vous pouvez n’en croire, étant donné surtout l’état de quasi suggestion et l’inconcevable degré de naïveté et de crédulité des malades, surtout de ceux-là.

Docteur, vous avez raison.

N’est-ce pas, seulement vous comprenez bien que je n’indique ni mon truc, ni mon procédé, c’est trop simple, tandis que j’ai considéré comme une trouvaille épatante et lumineuse, si j’ose m’exprimer ainsi, le microbe de l’amour.

N’existe bien en effet, mais aucun savant n’ignore qu’il n’est pas placé là et qu’il porte un autre