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Page:Paul Vibert - Pour lire en bateau-mouche, 1905.djvu/292

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les corps simples, métaux et métalloïdes dans le corps de l’homme…

Ces constatations préliminaires étaient nécessaires pour bien vous faire saisir le double côté tout à la fois étrange et naturel, logique et surnaturel, en apparence du moins, de l’histoire véridique que je vais vous narrer et dont je viens d’être le témoin dans ma bonne ville de Liège.

J’ai chez moi une femme de ménage dont le mari est mineur depuis plus de vingt ans dans les fosses ou les mines de Sainte-Marguerite.

C’est vous dire qu’il descend tous les matins dans la benne, pour ne remonter que le soir à la surface du sol et c’est vous dire qu’il était, comme tous ses camarades, absolument saturé de carbone et de ses composés sous toutes les formes et jusqu’aux moelles, c’est bien le cas de le dire. Comme tous ces camarades également, il était maigre, mais pas plus que les autres, lorsqu’un beau jour il tomba tout à coup gravement malade, atteint de coliques néphrétiques absolument insupportables.

Après un examen attentif, son médecin reconnut bien vite qu’il était atteint de la pierre, c’est-à-dire de calculs dans la vessie. Les douleurs devenant plus graves, il fallut bien en arriver à l’opération courante de la lithotritie qui consiste à broyer la pierre dans la vessie. Mais, chose étrange, les pierres — on en sentait trois sous l’instrument — résistèrent et l’on dût se résoudre