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Page:Paul Vibert - Pour lire en bateau-mouche, 1905.djvu/309

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« Je te baptise, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit ».

Il dit cela en latin, bien entendu.

Ce faisant, le curé ou le vicaire a fait un chrétien.

L’Église admet, elle, après cela, que le médecin puisse faire dudit chrétien un peu de bouillie et envoyer son âme immortelle tout droit en Paradis, afin de sauver et de prolonger la vie terrestre de la mère ?

Attendons-nous à lire, un de ces jours, une communication officielle venant de Rome et recommandant la seringue du baptême. En exploitant son brevet, l’inventeur sera bientôt milliardaire.

Il va sans dire que toutes les familles chrétiennes tiendront à posséder le précieux instrument et que, pour plus de sûreté, on le déposera dans toutes les corbeilles de mariées, après l’avoir préalablement fait bénir ».

Mais rien n’est plus vrai et mon aimable confrère qui croyait bien blaguer, a tout simplement dit la vérité en riant et sans le savoir, sans même s’en douter.

Dernièrement j’étais à Rome, aux fêtes inoubliables que l’on nous a données, lorsque nous avons porté le buste de Victor Hugo au Capitole, et quel ne fut pas mon étonnement, un jour que j’étais entré dans la boutique d’un opticien, fabricant d’instruments de précision, de voir de mignonnes et élégantes petites seringues, avec l’in-