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Page:Paul Vibert - Pour lire en bateau-mouche, 1905.djvu/372

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lui me demanda, ahuri, si je battais la campagne, ce à quoi je lui répondis, très digne, que je ne battais jamais personne, pas même ma concierge.

Puis continuant :

— C’est que vois-tu, tu viens de m’ouvrir les portes de la fortune. Comment ? Je te le dirai plus tard ; dès aujourd’hui je te prends comme associé, si tu le veux, car ton métier, à toi, de fabricant de bondes pour tonneaux, ne doit pas, non plus, t’enrichir beaucoup. Mais laisse-moi mettre de l’ordre dans mon appartement, mes papiers et mes idées et dans huit jours je t’écrirai tout au long le résultat de mes démarches.

Rentré chez moi, je me dis :

— J’ai enfin résolu le problème ; je vais avoir des confetti tout coloriés et tout découpés pour presque rien et, dès le lendemain matin, avec une voiture à l’heure, je voyais tous les secrétaires généraux de toutes nos grandes Compagnies de chemins de fer et je leur tenais, à peu près, ce langage :

— Vous connaissez mes longs et minutieux travaux de statistique sur les billets de chemins de fer, parus dans mes deux gros volumes sur les transports par terre et par mer ?

— Parfaitement, ils sont ici.

— Vous savez comment sur un parcours de plus de 800 000 kilomètres à travers le monde, il se dépense de billets et combien même il s’en con-