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Page:Paul Vibert - Pour lire en bateau-mouche, 1905.djvu/376

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La voie foudroyante

Le cocher malin. — Un truc éventé
Sévère condamnation

Dans la capitale de l’Empire de l’Extrémité, voisin comme l’on sait de celui du Soleil-Couchant, des ingénieurs, plus ou moins magiciens, venaient d’installer un genre de locomotion très distingué, quoiqu’il fût en commun, et qu’ils nommèrent tramways à transmission électrique souterraine par contact.

C’est-à-dire que de temps en temps un petit balai en fil de laiton — quoi ? — ramassait l’électricité qui, aussitôt, à cet appel, sortait d’un pavé métallique placé ad hoc et appelé plot, ainsi nommé du philosophe grec Plotin qui l’aurait inventé le premier en 267 de J.-C., trois ans avant sa mort.

Quoi qu’il en soit, ça fonctionnait très bien, surtout dans une rue qui portait le nom d’un grand savant, dans la rue Lignaumur, lorsque les pataches, coches, guimbardes et diligences, furieux d’être détrônés — Corinthum omnibus adire licet — voulant démentir le proverbe, affirmérent qu’un cheval ferré, en passant sur un plot non déchargé avait été foudroyé par le fluide et qu’il en était mort, malgré tous les soins qui lui