Aller au contenu

Page:Paul Vibert - Pour lire en bateau-mouche, 1905.djvu/382

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 355 —

Cette clé toute seule ne pouvait pas beaucoup servir à C…, mais il rencontra sur son chemin son ami Luxemburger, qui découvrit, lui, un merveilleux parti à tirer de l’instrument. Il ne s’agissait que de trouver un maquignon malhonnête. La chose fut aisée, et un troisième personnage, une sorte de marchand de chevaux déclassé, connu sous le nom du Grand-Paul, compléta l’association.

Chacun eut alors sa mission. Luxemburger parcourait les lignes de tramways à plots et choisissait les endroits encombrés où il était possible de faire naître un accident ; C… choisissait son heure, ouvrait le plot, cassait l’appareil destiné à faire dériver le courant après le passage des tramways et créait ainsi un courant continu ; alors le Grand-Paul entrait en scène.

Il amenait un cheval bon pour l’équarrissage, mais qu’il avait maquillé et auquel il savait donner, grâce à ses connaissances particulières, un petit air fringant. Il faisait passer la malheureuse bête sur le plot travaillé par C…, et l’animal électrocuté s’abattait pour ne plus se relever.

On courait alors à la Compagnie et Luxemburger ou un autre, car il fallait changer souvent de personnages, venait réclamer le prix du cheval tué par le plot.

La bête était nécessairement estimée fort cher et la Compagnie, pour éviter des réclama-