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Page:Paul Vibert - Pour lire en bateau-mouche, 1905.djvu/406

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ait des timbres nouveaux à l’effigie de ce dernier, on s’empresse d’obtenir une nouvelle et fructueuse mouture en mettant sur les timbres-poste du gouvernement provisoire cette surcharge tout à fait géniale : gouvernement régulier ou gouvernement définitif.

Naturellement on se contente des initiales : G. D. ou G. R. ; naturellement aussi les gouvernants, les intermédiaires et les collectionneurs dont on vide les porte-monnaies sont de plus en plus dans la joie…

Et n’allez pas dire que j’exagère ; je pourrais ainsi vous débiner les trucs de ces intelligentes et mercantiles petites Républiques pendant trente pages de ce volume. Mais laissez-moi vous en dévoiler encore quelques-uns.

Une petite République ou plutôt son président et ses ministres, à bout d’expédients, ont besoin d’argent séance tenante ; vite ils s’abouchent avec un riche commerçant-commissionnaire exportateur qui leur avance la forte somme et qui va lancer une émission à lui, pour lui seul et qui ne sera ni dans le commerce, ni à la poste, de sorte qu’il la revendra des prix fous en Europe et qu’il en tirera tant que ça se vendra cher, ayant les planches chez lui.

Dans le commerce des marchands de timbres-poste ces émissions seront même connues sous son nom.

Un président de République et ses ministres ont-ils besoin encore d’argent — ça leur arrive