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Page:Paul Vibert - Pour lire en bateau-mouche, 1905.djvu/465

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lets, lesquels étaient recouverts d’une belle écriture régulière constituant la missive, la lettre ou la pétition suivante, comme il vous plaira, et que j’ai résolu de transcrire ici, sans y changer un seul mot :

Paris, le 23 septembre 1902.
À Monsieur le Président du Syndicat des Prestidigitateurs-Illusionnistes de France.

Monsieur le Président,

J’ai eu l’honneur de vous voir et de vous admirer plus d’une fois au cours de ma carrière ; aussi c’est avec une pleine et entière confiance que je m’adresse à vous pour vous demander un grand et réel service, à l’un des moments les plus graves et les plus solennels de mon existence.

Mon histoire est courte : né d’un père espagnol et d’une mère française, j’ai passé mon enfance à Londres, où mes parents étaient établis et tout jeune j’y ai appris à fond le métier de cambrioleur et de pick-pocket qui jouit de l’autre côté de la Manche d’une considération beaucoup plus grande qu’ici.

Dès l’âge de dix-sept ans, je faisais partie du syndicat de la corporation, et à dix-huit ans, j’étais même membre du bureau ; puis en qualité de syndic, je fus chargé de plusieurs missions délicates en France.

Mes parents en profitèrent pour me faire terminer mes études et, au bout de trois ans, possé-