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Page:Paul Vibert - Pour lire en bateau-mouche, 1905.djvu/469

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fession aux yeux de mon beau-père et aussi une profession honorable à mes propres yeux, or c’est vraiment la seule où je pourrai en donner pour leur argent à mes clients et ne pas les voler outrageusement comme dans la plupart des autres professions. Vous savez comment le matériel de Robert-Houdin s’est vendu quatre-vingts ou cent mille francs.

Voilà, Monsieur le Président, ce qu’il me faut et je compte sur vous pour me le procurer dans le plus bref délai possible, car nous n’attendons pas après autre chose pour publier les bans.

Après le mariage, je ferai une tournée dans le pays de ma femme et je gagnerai facilement un million avec mon métier encore ignoré dans ces pays naïfs et colorés, si j’ose m’exprimer ainsi.

Je compte donc sur votre obligeance, vous réservant la commission traditionnelle et vous prie de me croire votre dévoué et reconnaissant,

Mis de TRAS-LOS-MONTES,
Rue Vide-Gousset, no 7.

Je n’ai rien à ajouter à cette lettre qui nous révèle des côtés si curieux et encore si ignorés de ce que l’on est convenu d’appeler la grande vie. Quant à l’authenticité de la lettre et des personnages, elle est absolue. Je n’ai fait que changer les dates et les noms, pour éviter des ennuis à de braves gens qui ont fait une fin des plus honorables et font encore à l’heure présente, très bonne figure dans le grand monde !