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Page:Paul Vibert - Pour lire en bateau-mouche, 1905.djvu/472

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nisée complètement pour les mettre à l’abri de tout vol. »

Ceci n’est pas mal, mais voilà qui est encore infiniment plus joli, plus coquet, plus savoureux, si j’ose m’exprimer suivant le jargon à la mode du jour :

« Des individus restés jusqu’à présent inconnus se sont introduits, à trois heures de l’après-midi, hier dans l’appartement de M. Bentana, docteur en médecine, 45, rue Martine, et après avoir consciencieusement fracturé tous les meubles, se sont retirés, sans être le moins du monde inquiétés, en emportant une certaine quantité de bijoux estimés à deux mille francs environ.

Ces cambrioleurs, lecteurs assidus, sans aucun doute, des journaux de mode et très au courant du dernier mot en vogue sur le boulevard, ont laissé avant de partir, sur la table du salon, leur carte de visite, que M. Bentana a eu, en rentrant chez lui, la désagréable surprise de trouver.

Sur un carré du plus impeccable bristol, étaient gravés ces mots : « Cambrioleurs smarts ». En bas, à droite, les initiales M. A. V. avaient été tracées au crayon.

Il a été impossible à M. Archer, commissaire de police, de pénétrer le sens mystérieux de cette singulière marque de fabrique qui donnerait néanmoins à penser que ces distingués malfaiteurs sont affiliés à une association organisée, ayant pour but le cambriolage des appartement