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Page:Paul Vibert - Pour lire en bateau-mouche, 1905.djvu/62

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— Elles sont religieuses ?

— Pas le moins du monde, mais elles veulent une consécration officielle, conforme à leur pudeur, à leur honnêteté, à leur conscience.

— Diable ! le problème se complique. Je vous répondrai demain, si vous me promettez, à votre tour, de venir dîner ici, demain, à la même heure.

— Volontiers. Mais vous ne trouverez aucune solution en vingt-quatre heures.

— Qui sait ? La nuit porte conseil.

Le lendemain, fidèle au rendez-vous, radieux, je l’attendais et le garçon n’avait pas encore accroché son pardessus que je criai à mon ami, à pleine voix :

— J’ai la solution.

— Impossible.

— Si. Pouvez-vous quitter Paris ?

— Pour deux mois, oui, pour toujours, non, car c’est là seulement dans le monde qui gravite autour de la Bourse que je puis gagner largement et honorablement ma vie en m’occupant d’affaires.

— C’est entendu. Écoutez-moi bien. Puisque vos deux sœurs fiancées veulent absolument une consécration légale au mariage, à leur double mariage avec vous, vous allez leur donner rendez-vous à Constantinople. Si là on fait des difficultés, vous passerez en Perse ; vous vous convertirez à l’islamisme, vous vous ferez naturaliser turc et, immédiatement après, vous pourrez, sous la loi tutélaire de Mahomet, épouser légitimement les