Aller au contenu

Page:Paul Vibert - Pour lire en bateau-mouche, 1905.djvu/95

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 68 —

ans, avait avalé cinq ans auparavant et même plus, car le petit exercice avait bien duré près de deux années, un certain nombre d’aiguilles, seules ou par petits paquets séparés et n’en avait jamais été incommodée, tout comme notre aimable enfant de Saint-Germain-en-Laye.

Mais voilà qu’un beau jour, entraînées dans le courant de la circulation — cliché connu qui n’a pas encore été mis en musique — les aiguilles veulent sortir toutes à la fois ou quasiment, et se mettre à tourmenter furieusement l’épiderme de la pauvre fille. Une première extraction opérée par le pharmacien du quartier, révéla rapidement la nature du mal ; mais qu’y faire, pour ôter tout le métal idem sous forme d’aiguilles ?

Comme on savait dans le pays que je passais ma vie, le nez collé sur mon sismographe, autant dire, pour observer l’influence des secousses sismiques ou terrestres, comme il vous plaira, sur la croissance rapide de la flore et plus particulièrement sur les plantes vivrières — travaux épatants qui en passant ne m’ont pas encore conduit à l’Institut, — on vint tout de suite me chercher pour me demander si je ne pourrais pas soigner cette jeune et intéressante pelote vivante, cet étui de chair et d’os plutôt, par l’électricité.

Le cas était curieux, je répondis que j’allais essayer et fort heureusement je ne tardai pas à trouver la méthode à suivre et voici comment :

Je fis venir de chez un constructeur électricien de mes amis une dynamo assez puissante,