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Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/103

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se promet encore d’achever sa tournée quand il sera rassasié du séjour de Rome. J’avais déjà vu souvent en France de jeunes artistes qui parlaient de Rome avec attendrissement comme d’une ancienne amie à laquelle on les avait arrachés par force. C’est ordinairement au bout de deux ou trois mois qu’on est subjugué. Passé cela, si la passion ne se déclare point, on ne court pas grand risque.

L’un des charmes les plus agréables des rues de Rome , c’est la quantité prodigieuse d’eau vive qui jaillit en cascades ou en gerbes au milieu des places, murmure sous les vestibules, et sort de toutes les murailles. Les acquajoli, établissant leurs boutiques volantes autour des bassins et laissant leurs verres en permanence sous les chutes d’eau, vous offrent des rafraîchissements d’une propreté et d’une limpidité fort engageantes. Les centimètres cubes ne sont pas comptés comme chez nous, et l’eau ne coule pas à heure fixe pour être ensuite arrêtée par économie. La fontaine Pauline fournit des nappes épaisses comme la chute d’une ri-