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Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/116

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qui composait une conversation assez comique. Le seul défaut de cet excellent garçon était une indiscrétion imperturbable et un manque de tact qui en faisait une espèce d’enfant terrible. Il n’y avait sur ma table ni lettres, ni album de voyage, ni papiers, dont il ne s’empressât de prendre connaissance, me demandant des explications et des commentaires sur les passages qu’il n’entendait pas, et avec tant de simplicité que je n’avais pas le courage de lui reprocher sa curiosité.

Un jour nous cheminions ensemble dans les rues ; je suis abordé par un artiste chauve que j’avais vu la veille à l’académie de peinture. L’étranger ôte son chapeau, et don Asdrubal, apercevant un crâne privé de cheveux, saisit l’occasion de s’instruire en augmentant son vocabulaire français d’un mot nouveau. Il se penche vers l’inconnu en souriant, lui montre du doigt son front nu, et dit avec un air bienveillant :

— Monsieur, comment se dit calvo en français ?