Aller au contenu

Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/122

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 114 —

qu’on voit de tous les quartiers de Rome est d’un effet magique ; quant à la girandole du château Saint-Ange, elle ne soutiendra jamais la comparaison avec nos feux d’artifice, tant que la chambre des députés votera la poudre à canon annuelle et patriotique des fêtes de juillet.

Autant l’homme du peuple napolitain a d’aversion pour la moindre contrainte et le métier de modèle, autant le Romain est docile et complaisant. Il se drape, le dos appuyé contre le mur, les jambes croisées, et regarde, d’un air engageant, l’artiste qui se promène sur la place d’Espagne. Il adopte la pose la plus académique et se stéréotype volontiers pour deux heures. Avec son chapeau pointu roussi par le soleil, son manteau d’une couleur inexprimable, sa chaussure de buffle, ses jambes ornées de bandelettes rouges, son large cou découvert, son teint basané, son nez aquilin et les belles lignes de sa stature, il provoque à la fois le coloriste et le dessinateur. Cependant les plus beaux, qui sont les