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Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/136

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nonchalance du pays commençait à me gagner. À Tivoli, j’avais eu besoin d’une journée entière pour considérer la grande cascade et le petit temple de Vesta. À Frascati, je consacrai six heures à un pin en forme de parasol qui me plaisait singulièrement. Dans les rues de Rome, une guitare, deux joueurs à la murra, un costume de la campagne, suffisaient pour m’occuper. La nuit, après le spectacle, je fumais quatre cigares autour de la colonne Antonine. Lorsque enfin je me décidais à rentrer à la maison, des milliers de ces jolies mouches luisantes appelées lucciole transformaient le figuier du jardin en buisson ardent, et j’étudiais leurs évolutions jusqu’à trois heures du matin. Le jour je parcourais les galeries de tableaux, mais je sortais ensuite pour aller je ne sais où, faire je ne sais quoi, changeant de place sans regret, demeurant immobile avec plaisir, et me trouvant parfaitement satisfait partout.

Un jour, sur la place d’Espagne, j’étais assis au bord de la fontaine, et je regardais avec