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Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/200

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de bonne composition ; mais je vous avertis que cela ne peut plus durer.

— Don Matteo, répondit l’autre, cela ne durera pas, car vous allez renoncer à celle que vous appelez votre maîtresse, et qui est la mienne.

— C’est vous qui renoncerez à Fioralise, je vous le jure par tous les saints du paradis.

— Il faut que cela finisse, reprit Matteo ; je vous donne jusqu’à demain pour réfléchir. Si à pareille heure vous ne déclarez pas que vous abandonnez vos prétentions, vous aurez affaire à moi.

— Et que ferez-vous, si je ne vous cède pas la place ?

— Pardieu ! chien de Pisan, je t’écraserai sous mes pieds comme un insecte.

— C’est-à-dire, misérable Arétin, que je t’assommerai comme un bœuf à la boucherie.

— Non, non. Je te prendrai par les jambes et je te lancerai dans le fleuve.

— Quel fleuve[1] ? C’est moi qui te saisirai

  1. Cette répétition interrogative équivaut en italien à une négation.