Aller au contenu

Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/205

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 197 —

Andronic n’eut pas plus de bonheur. Son père, homme faible et stupide, avait épousé en secondes noces une femme méchante qui détestait cet enfant du premier lit. Comme la marâtre eût souhaité de voir ce fils mort, à plus fort raison ne voulait-elle pas qu’il se mariât. Quand le père lui demanda son avis, elle se mit à crier, en disant que ce scélérat d’Andronic la ferait mourir de chagrin, qu’il ruinait le ménage par son appétit vorace, que la voisine Tommasina l’avait vu passer devant la madone sans ôter son chapeau, que les assiettes cassées, les chutes des enfants, les mauvaises récoltes et tous les malheurs de la famille venaient de cet être maudit. Elle termina sa harangue par un ruisseau de larmes, en assurant que si Andronic se mariait, elle en tomberait malade. Le père accabla son fils de reproches et le menaça de sa malédiction, puis il courut chez l’évêque qui le protégeait. L’évêque eut une conférence avec le marquis ***, et un matin le curé reçut l’ordre de renvoyer sa nièce à Florence.