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Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/211

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tion, peuvent s’exprimer par une etdeux heures après le tocco.

Ce bienheureux tocco venait donc de sonner lorsque nous vîmes au loin les grandes tours de Bologne. Notre voiture s’arrêta devant une troupe de paysans armés de mauvais fusils, et qui traversaient la route en colonne serrée pour s’enfoncer dans la campagne. Le conducteur, qui n’était pas plus que nous au fait des événements, demanda ce que faisaient ces gens armés. Une bonne femme lui répondit en bolonais que c’étaient des bandits qui voulaient donner du chagrin au saint-père. À ce mot, le voiturin s’arracha les cheveux en poussant des cris lamentables.

— Qu’avez-vous donc, mon brave ? lui demandai-je.

— Ah ! signor, des partisans, des insurgés ! Qu’allons-nous devenir ?

— Remettez-vous ; ces insurgés sont passés ; ils ne songent pas à nous, et d’ailleurs voici les portes de la ville. Dépêchons-nous d’y entrer.