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Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/28

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En Sicile, la légèreté de tête et la coquetterie ne sont pas un badinage comme dans le Nord, à cause de la sensualité antique qui les soutient et derrière laquelle arrivent la chaleur du sang et les passions africaines ; ce qui constitue un ensemble intéressant sorti du mélange des races grecque et sarrasine. La Palermitaine s’attache vite et fortement. C’est toujours une chose grave qu’une affaire de cœur avec elle. Des étrangers s’y sont trouvés pris comme Renaud dans les filets d’Armide, et n’en seraient jamais sortis si l’infidélité de l’enchanteresse ne les eût délivrés. D’autres ont fini moins heureusement et portent sur la figure ou entre les côtes des traces de la jalousie sicilienne. Pour être juste, il faut considérer comme circonstance atténuante de la jalousie des hommes le penchant des femmes pour une galanterie suivie de passion. Ce sont, de part et d’autre, des naturels énergiques, qui ne sentent rien à demi.

On ne trouve à la rigueur dans Palerme que deux édifices vraiment sarrasins ; mais il