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Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/31

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çantes et monstrueuses gardent la cour et toutes les issues du palais, qui est lui-même une construction bizarre, où les règles de l’architecture sont bravées hardiment. Malgré le luxe prodigieux de ses marbres, les dorures de ses décors, et ses plafonds en glaces, la villa Palagonia prouverait, si on en pouvait douter, que la recherche du beau est la seule recette pour composer un ouvrage aimable. La villa Valguarnera, beaucoup moins riche que l’autre, nous plut davantage, surtout à cause des jardins et des points de vue, qui égalent les sites les plus vantés de Sorrente et de Capri.

Lorsque nous eûmes employé la moitié de la journée à parcourir les maisons de campagne, nous entrâmes dans une locanda. Tout le monde voulait dîner à la fois. Le cuisinier, au milieu de ses aides, se multipliait comme ie prince de Condé au combat de la porte Saint-Antoine. En un clin d’œil, toutes les tables furent dressées et couvertes de plats fumants. On nous servit en plein air, sur une terrasse où l’odeur des citronniers en fleurs