Aller au contenu

Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/318

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 310 —

à pleurer de plaisir ; Adelma, seule, voyant que le prince est perdu pour elle, saisit le poignard des mains de Calaf et veut se tuer ; heureusement elle prononce auparavant un petit discours qui donne le temps à Turandot de s’opposer à son dessein. On se prépare à marier les amants, et la jeune première, qui est une Chinoise du xviiie siècle, s’approche de la rampe, regardant le parterre avec des yeux en coulisse pour assurer qu’elle est revenue de ses préventions injustes contre les hommes ; elle déclare qu’elle voit là-bas une réunion de garçons pour qui elle sent de l’amitié : « Donnez à mon repentir, leur dit-elle, quelque signe bénévole de votre pardon » et le parterre applaudit.

On ne peut se le dissimuler, Turandot aurait pour nous le défaut d’être un ouvrage puéril. Un de ces spectateurs prosaïques et raisonnables dont Hoffmann avait une si grande horreur serait en droit de trouver que l’empereur est trop faible de céder aux caprices de cette princesse extravagante, et que les