Aller au contenu

Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/334

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 326 —

pittoresque et de la liberté du monde des coulisses ; il exerçait le rôle de génie du bien dans ce conflit perpétuel de passions ; il refusait de voir le mal, et souvent, de peur d’être blâmé par lui, on n’osait pas commettre une mauvaise action. C’est Gozzi lui-même qui parle dans sa Peinture de la comique compagnie de Sacchi. « Sans nul doute il y avait, dit-il, dans notre troupe comique sept artistes excellents, soutiens solides de la comédie dell’arte. Ce genre, bien exécuté, est, à mon sens, la plus agréable et la plus innocente récréation ; mal exécuté, il est insupportable, j’en conviens ; c’est tout ce que je puis accorder aux petits esprits persécuteurs de notre comédie, et qui, avec leur sérieux affecté, sont plus ridicules encore que les arlequins sans talent.

» Outre le rapport certain de mes capricieuses allégories avec le génie de ces acteurs, outre leur bravoure comique, la bonne odeur d’honnêteté qu’on respirait parmi eux m’engagea à fraterniser philosophiquement avec