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Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/367

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revanche ; je le saisis et m’enfonçai jusqu’à la dernière colonne dans un galimatias double, dans un abus de mots si étrange et si fou, que ma soif en fut du coup étanchée pour quinze jours.

En terminant le récit d’un voyage en Italie, la politesse demanderait que mon dernier mot fût une flatterie ; malheureusement je ne trouve au bout de ma plume dans ce moment qu’un petit reproche à adresser aux Italiens. Les brillantes qualités de leur esprit et de leur caractère sont gâtées par un défaut, qui est leur susceptibilité extrême, indigne d’un peuple parfaitement civilisé. Leur amour-propre est si chatouilleux , que cent éloges ne sont rien pour eux auprès de la plus légère critique. Pour leur plaire, il ne faudrait jamais sortir d’un enthousiasme aveugle, même en matière de cuisine. Les touristes français les ont, Dieu merci, assez régalés de pathos admiratif. Étant persuadé d’avance que ceux d’entre eux qui parcourront ces pages ne me tiendront pas compte de tous mes compliments et ne verront