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Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/59

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présentent des naufrages, des incendies, des chutes, des malades alités , des poitrinaires qui vomissent le sang, des hommes assassinés, écrasés par des voitures ou emportés par des chevaux. Enfin tout l’attirail des crimes, des accidents et des maladies s’y trouve reproduit par des pinceaux qui ont plus de foi que de talent, et toujours l’image de la Vierge, à qui le donateur a dû la vie, occupe le sommet de ces naïves compositions. Des navires apportés par les marins sont suspendus au plafond. Il y a jusqu’à des squelettes d’animaux rendus par les gens possédés dont un vœu fervent a délivré l’estomac ou les entrailles. La Madone ne refuse aucune offrande.

Au milieu de l’église, sur un autel à part, on voit la célèbre image. C’est une peinture sur bois du XIIe siècle ; il ne reste plus que la tête de la Madone et celle à demi effacée de l’enfant Jésus. Sur le tableau était jadis un autre personnage armé d’un arc. Pendant long temps cette image fut exposée en plein air. Des joueurs étant venus un jour s’établir