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Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/89

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mesures rigoureuses ont été prises par le gouvernement pontifical, et Terracine a perdu ainsi le plus assuré de ses revenus. On n’y vole plus en grand comme autrefois ; mais pour s’entretenir la main, on se borne, faute de mieux, à l’escroquerie. Les camerieri d’auberges ramassent volontiers ce que le voyageur laisse traîner dans sa chambre, comme mouchoirs de poche, pièces diverses du nécessaire de toilette, pantoufles, casquettes et autres menus objets. Si l’étranger réclame, on paraît stupéfait de son audace ; s’il insiste, on lui répond par un silence majestueux, en haussant les épaules avec un sourire de mépris qui dit clairement :

— Il ose se plaindre pour une bagatelle, sans penser que nous l’aurions dépouillé jusqu’à la chemise il y a dix ans ! Dans quel temps vivons-nous ! Allez, vous êtes tous des ingrats.

On ne manque jamais à Terracine de mettre dans les chambres d’auberge des cuvettes fêlées dont on porte le prix sur la carte en vous