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VOYAGE AU PAYS DE LA QUATRIÈME DIMENSION

transformèrent bientôt en petits champignons sensibles, isolés et inutiles, se buttant stupidement contre les pierres du terrain, fuyant ou recherchant la lumière, se déplaçant souvent à de grandes distances au travers du sol. Les plantes industrielles ne produisirent bientôt plus que des matières infâmes, des toxines dangereuses ou des fragments d’animaux mal digérés, et l’on commença à comprendre la cause véritable de cette dégénérescence qu’avaient prophétisée les obstinés défenseurs de la nature ancienne.

Les plantes se mouraient de laideur, privées de ces ornements que la nature, cependant si pratique dans ses créations, avait jugés indispensables. Elles mouraient, n’ayant plus, pour surexciter leur activité, cette beauté qui faisait jadis toute leur force.

On essaya bien alors de les consoler en peignant sur les murs des usines des couleurs brillantes, en décorant de bariolages barbares les machines qui les emprisonnaient, mais ce ne fut là qu’une tentative inutile et, bientôt, toutes les plantes industrielles moururent, une à une, d’avoir été privées de leurs fleurs.