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Page:Pawlowski-Voyage au pays de la quatrieme dimension - 1912.djvu/276

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VOYAGE AU PAYS DE LA QUATRIÈME DIMENSION

Un seul homme, dans le matérialisme ancien, eut le courage de son opinion et la poursuivit jusqu’à ses extrêmes limites ; cet homme fut Blanqui. Dans la solitude et le recueillement de son cachot, lorsqu’il fut enfermé au fort du Taureau, il écrivit une curieuse brochure intitulée l’Éternité par les Astres, dont la logique rigoureuse aurait dû frapper tous les contemporains. Voici, en résumé, à quelles conclusions aboutissait sa thèse :

L’univers est infini, et nous ne pouvons comprendre ce qu’une pareille expression représente, car c’est à peine si la notion d’indéfini est déjà accessible à l’homme… À quarante kilomètres à l’heure, il faudrait 250 millions d’années pour atteindre les étoiles les plus proches, et la terre, avec sa vitesse prodigieuse, mettrait cent mille ans pour parvenir à la soixante et unième étoile du Cygne.

Or, ce n’est là pour nous que la partie la plus rapprochée de l’univers, celle qui fait effectivement partie de notre vie quotidienne. L’immensité composée de mondes innombrables ne commence, pour ainsi dire, qu’au delà. Cependant, tous ces mondes ne révèlent chimiquement que la présence d’une centaine à peine de corps simples, toujours les mêmes. C’est avec cette pauvre