Aller au contenu

Page:Pawlowski-Voyage au pays de la quatrieme dimension - 1912.djvu/285

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
277
LES GARES DE L’INFINI

menaçant, une mort imminente, peuvent donner, en quelques secondes, plus d’activité et de mémoire au cerveau qu’il n’en aurait durant d’interminables années de vie banale. Dès lors, peu importait la durée de la vie si l’on parvenait à accroître prodigieusement la faculté de penser. De patientes recherches furent entreprises en ce sens, mais elles furent malheureusement bien vite compromises par des méthodes scientifiques dont il était bien difficile de se débarrasser radicalement au début de la grande renaissance idéaliste.

On créa donc bientôt certains laboratoires d’un genre tout nouveau, où des hommes de bonne volonté s’efforcèrent de partir pour l’infini, comme on partait autrefois pour un long voyage. Ce furent, à proprement parler, de nouvelles gares que les civilisations d’autrefois n’avaient point prévues et où s’effectuaient journellement des départs de voyageurs vers l’intérieur d’eux-mêmes. D’innombrables précautions étaient prises pour assurer ces voyages étranges faits sur place et dont le but était d’échapper, dans la mesure du possible, aux exigences ancestrales du temps et de l’espace. C’était du corps, accessoire encombrant, que venaient toutes les idées anciennes de relativité, c’était de cet amas de cellules endormies qu’il convenait de se dégager le plus vite possible et le pre-