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Page:Pawlowski-Voyage au pays de la quatrieme dimension - 1912.djvu/293

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LA MAISON DES CORPS

De tout temps, cet exemple formidable fut suivi. Par l’esclavage, par l’abus de la force ou de l’autorité morale, les hommes les mieux doués s’efforcèrent toujours de se délivrer du travail matériel nécessaire à la vie pour se consacrer entièrement, suivant leurs aptitudes, soit à la paresse, soit aux rudes travaux du corps accomplis par jeu, soit aux recherches intellectuelles que permet seul le loisir.

Les plus faibles eurent pour refuge la foi, le rêve ou l’alcool.

Avec les progrès de la science, on avait instinctivement pensé qu’il convenait de substituer l’esclavage mécanique à l’esclavage humain, et de reporter sur la matière inerte le travail forcé, imposé jadis aux hommes. Cette transformation, prévue déjà dès l’antiquité par Aristote, ne fut qu’un déplacement du même principe : l’homme vivant toujours aux dépens du milieu, asservissant les forces naturelles qui l’entouraient, détruisant pour vivre. Durant la période scientifique, on s’imagina volontiers que le monde était transformé. On ne faisait cependant qu’imiter les procédés anciens, et c’est tout au plus si un progrès véritable se fit dans les idées, le jour où l’on comprit nettement que le travail matériel ne devait pas tenir la première place dans les préoc-