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Page:Pawlowski-Voyage au pays de la quatrieme dimension - 1912.djvu/328

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VOYAGE AU PAYS DE LA QUATRIÈME DIMENSION

Une seule lumière peut nous guider dans ce chaos chronologique à trois dimensions, un seul repère peut nous permettre de retrouver notre véritable place dans le monde : l’œuvre d’art entreprise, la création personnelle qui est l’unique point de contact entre l’Idée éternelle et la matière, la seule incarnation de l’Idée qui appartienne en propre à un homme. Elle seule peut fixer pour toujours la grâce fugitive d’un mouvement, l’étincelle insaisissable d’une pensée, elle seule est un aspect nouveau de l’Idée réelle et immuable pour la première fois révélé dans le monde.

C’est donc à ce livre que je suis revenu d’instinct et lui seul m’a toujours indiqué d’une façon irréfutable la place où je devais agir dans le geste éternel des choses.

Je suis revenu à mon œuvre parce que j’ai senti l’impérieux besoin de rappeler aux hommes que berce la fausse certitude scientifique le mystère immense qui les entoure ; j’ai voulu leur faire sentir tout au moins qu’au delà des choses qu’ils croient voir, s’ouvre l’univers véritable tel qu’il est.

On revient toujours à sa foi ou à son œuvre, et l’artiste fervent tend la main aux humbles qui croient. Il n’y a qu’une réalité, c’est-à-dire un seul Idéal, et si la mort peut dissiper la vaine illusion