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Page:Pawlowski-Voyage au pays de la quatrieme dimension - 1912.djvu/42

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VOYAGE AU PAYS DE LA QUATRIÈME DIMENSION

plus, nous ne pouvons pas concevoir qu’un acte important ou qu’une idée géniale se manifeste sans de longues préparations, sans une série historique d’actes successifs et, arbitrairement, nous estimons, d’après le résultat obtenu, le temps de gestation nécessaire. L’idée d’instantanéité équivaut, pour nous, à celle de néant et nous ne pouvons, à plus forte raison, supporter l’idée, dont j’ai parlé déjà, d’un renversement possible de l’ordre de succession dans le développement d’un fait ou d’une idée.

Et cependant, bien des observations banales devraient nous montrer combien cette façon d’envisager les choses est puérile et inexacte. Dans un rêve, par exemple, lorsqu’un bruit extérieur ou une sensation de gêne vient troubler notre sommeil, nous imaginons tout aussitôt une histoire longue et compliquée qui justifie et précède cette sensation brusque. Nous rêvons qu’après d’interminables préparatifs, nous sommes partis pour un voyage ; qu’après des heures d’un trajet dont tous les détails sont encore dans notre mémoire, nous arrivons au but ; que la catastrophe nous attend, et nous surprend. Il est évident, cependant, que la catastrophe a précédé notre justification historique et cependant nous n’hésitons pas à la considérer comme le moment final de notre