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Page:Pechayrand - Essai sur le médicament.djvu/14

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Association et Polypharmacie. — Dans l’étude clinique, il importe essentiellement que le médicament soit isolé. Mais est-ce un principe qui doive guider dans la pratique ? N’y-a-t-il pas avantage pour les malades à associer les substances ? Il est des auteurs qui se sont fermement élevés contre cette complexité des drogues et qui ont poussé leur manière de voir jusqu’à rejeter toute association. Ce n’était que justice de réformer ces préparations (thériaque) si compliquées dans lesquelles chaque partie constituante agissait sur un organe ou un appareil spécial et dont la résultante était le moyen curatif. Cependant, il est permis de se demander si le développement des effets de ces préparations n’est pas lié aux actions contraires des parties constituantes et aux neutralisations qui doivent s’en suivre au contact des tissus. S’il en était ainsi, l’association aurait sa raison d’être.

Nos guérisseurs des campagnes semblent avoir hérité des anciens médecins de l’homme de la monomanie des médicaments composés. Leur association est faite sans discernement. C’est une justice à leur rendre que, s’ils ne guérissent pas, ce n’est pas faute de substances. Presque tous ont des remèdes secrets, infaillibles contre toutes les maladies (ils sont modestes !) et dont la composition est aussi complexe que leur ignorance est profonde dans l’art de guérir. Et l’on se demande souvent : quo tempore vivimus ?

Si un esprit sain doit renoncer à la polyphar-