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Page:Pechayrand - Essai sur le médicament.djvu/19

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l’autre ; il ne se localise pas en un point ; toute la masse sanguine en renferme des molécules ; c’est une matière inerte qui chemine passivement dans le torrent circulatoire, et qui, dans les capillaires, se met en rapport avec les tissus. Les uns réagissent à son contact, ce sont ceux pour lesquels il a comme une sorte d’affinité élective, ceux qui ont tendance à se combiner avec lui ; d’autres, et ce sont les plus nombreux, ne donnent aucun signe manifeste de son passage.

Le fait de l’électivité se produit en des points divers de l’arbre circulatoire : au moment de l’absorption, pendant le parcours dans les vaisseaux, et au moment de l’élimination. La noix vomique introduite dans l’estomac rétablit à l’instant l’appétit et favorise la digestion. Le rétablissement des fonctions stomacales est un exemple d’électivité accomplie dans les capillaires ; mais là ne se borne pas son action, la noix vomique viendra encore l’influencer avec le fluide nutritif. Le même phénomène se passe pour le cœur : ses mouvements s’accélèrent ou se ralentissent au contact d’un sang médicamenté (café ou digitale) ; et, chose remarquable, l’électivité est souvent la condition essentielle du résultat de la médication, l’action curative des agents médicamenteux réside dans la voie d’élimination. Les sulfureux ont leur voie de sortie dans la muqueuse pulmonaire : leur efficacité dans les affections anciennes des organes respiratoires n’est pas douteuse. Les sudorifiques et les diurétiques ne doivent leurs effets curatifs,